Chronologie et documents historiques

1911

1912

1913

« L’inauguration du lycée Jules-Ferry », L’enseignement secondaire des jeunes filles, décembre 1913.
Jules-Ferry était ouvert seulement depuis le 1er octobre. Il a été inauguré le 26 de ce même mois, à deux heures de l’après-midi, sous la présidence de M. L. Barthou. Le président du Conseil est arrivé accompagné de M. Lamirault, chef adjoint de son cabinet. Il a été reçu par MM. Liard, vice-recteur de l’académie de Paris Bayet, directeur de l’enseignement supérieur, Lucien Poincaré, directeur de l’enseignement secondaire, Chassaigne-Goyon, président du conseil municipal le représentant du président du Conseil général, le gouverneur militaire de Paris, le maire-adjoint du IXe arrondissement, et par Mlle Amieux, directrice du nouveau Lycée, ainsi que de nombreux inspecteurs généraux et d’Académie. A l’arrivée de M. Barthou, la musique du 76e régiment d’infanterie a joué la Marseillaise. M. Louis Barthou, guidé par la directrice, a visité en détail le nouvel établissement. A la fin de sa visite, le président du Conseil a vivement félicité M. Chassaigne Goyon du bon exemple que donne la ville de Paris pour avoir contribué, par une somme de deux millions, à cette installation modèle. Le cortège se rendit ensuite dans une salle où avait été dressée une tribune. A l’arrivée des personnages officiels, les élèves entonnèrent un chœur. Assise au premier rang de l’assistance, on remarquait Mme Jules Ferry. M. Liard, après avoir souhaité la bienvenue au chef du gouvernement, a apporté à la mémoire de Jules Ferry « l’hommage du souvenir fidèle et reconnaissant » d’un de ses anciens collaborateurs. « Nous aimions ce grand homme d’Etat, a-t-il ajouté, pour tout ce qu’il y avait en lui de grandeur, de sérénité et de bonté. Je tiens pour un des honneurs les plus enviables de ma carrière d’avoir servi sous ses ordres la France et la République ». L’accent de la plus noble fidélité civique, l’écho du patriotisme le plus profond a vibré dans les sobres et belles paroles prononcées par le recteur de l’Académie de Paris. Sa courte allocution est un frappant et bel exemple de ce que peut être un discours de circonstance quand cette circonstance se rapporte à de grands événements nationaux. Elle a ému toute l’assistance. Après M. Liard, la directrice du lycée, Mlle Amieux, a pris la parole. « Cette femme, qui, par ses mérites, s’était placée au premier rang des professeurs parisiens », a justifié par l’excellent et original programme d’éducation qu’elle expose ces éloges qui venaient de lui être adressés par M. le recteur. Non contente de saluer à son tour Jules Ferry, M. Camille Sée, de faire modestement la part de ses collaborateurs et collaboratrices (l’architecte et les professeurs du nouvel établissement), Mlle Amieux a senti qu’il lui fallait donner des gages à la confiance si spontanée des familles elle leur a communiqué, en termes heureux, l’esprit même de la méthode élargie et vivifiée qu’elle va s’efforcer d’appliquer.
« Préparer des enfants à être des femmes dignes de ce nom, au XXe siècle, ce n’est plus seulement, comme autrefois, travailler à leur faire acquérir cette belle culture du cœur et de l’intelligence qui fera toujours la richesse initiale du foyer et le charme profond de la vie sociale c’est encore les aider à s’adapter aux conditions si nouvelles, si multiples, et parfois si difficiles de la vie moderne. C’est une tâche intéressante, mais rude. On croit, à l’heure actuelle, qu’à des besoins nouveaux doivent correspondre de nouvelles méthodes. Les éducateurs, ne pensant plus qu’on puisse obliger les enfants à enregistrer, en un minimum de temps, un copieux résumé du savoir humain, révisent la matière et modifient la manière. Ils se proposent de développer harmonieusement le corps et l’esprit, d’ouvrir toutes grandes, sur le monde extérieur, les fenêtres des jeunes âmes, afin de faciliter, dès le début, cet échange d’actions et de réactions physiques, morales, intellectuelles, qui doivent être à la base de toute vie humaine. Ils veulent choisir, dans l’immense champ du savoir humain, ce qui peut féconder et nourrir l’esprit, le cœur, la conscience, développer le bon sens, l’initiative, la volonté, le courage et la joie. Ils veulent que l’enfant se développe par l’effort joyeux et conscient. Ce vœu retentit dans tous les degrés de l’enseignement on cherche partout à appliquer des méthodes scientifiques, directes et actives. Dès les classes enfantines, nos fillettes et leurs petits frères cultivent des plantes, élèvent des Insectes; leurs leçons se passent souvent autour de l’aquarium, de la lanterne à projections, du cinématographe, du métier à tisser ou de la table à modeler et autour de ces exercices concrets se groupent les exercices de vocabulaire, d’orthographe, de calcul, de langues vivantes, de mémoire ou d’imagination. Le même souci guide les professeurs des classes secondaires, professeurs de sciences ou professeurs de lettres, de langues vivantes ou d’histoire et de géographie, tous choisissent les sujets qui peuvent émouvoir ou intéresser les élèves et les aider à vivre simplement, honnêtement, sans peur et sans mensonge, dans la société moderne. Ils réclament des projections, des portraits, des gravures, des promenades, des excursions, tout ce qui contribue à faire un enseignement vivant et humain. Le dessin voisine avec l’histoire de l’art et la couture le solfège avec la physique le professeur de gymnastique a pour collaboratrice la doctoresse du lycée ».
M. Louis Barthou, à qui l’assistance tout entière a fait une chaleureuse ovation, a d’abord exprimé toute la satisfaction qu’il avait éprouvée en visitant le nouveau Lycée, dont les aménagements peuvent servir de modèle. Il a remercié le président du Conseil municipal de 1importante subvention que cette assemblée a accordée pour la construction de l’établissement, et annoncé que bientôt le gouvernement ferait un nouvel appel à la ville pour la création d’un lycée de jeunes filles sur la rive gauche. M. Louis Barthou a terminé son discours par un éloquent éloge de Jules Ferry, dont l’Université a donné !e nom au nouveau lycée. Il a dit :
« J’ai connu Jules Ferry, je l’ai aimé, je l’ai beaucoup aimé. Il disait de lui-même, si mes souvenirs me servent bien, et je suis assuré de la pensée si je ne rapporte pas exactement les paroles, « qu’il était un rosier dont les roses étaient en dedans ». C’est une des fiertés de ma vie d’avoir très jeune respiré les roses du grand cœur de Jules Ferry. J’ai éprouvé tout ce qu’il y avait sous cette volonté tenace, sous cette résolution hardie, de sensibilité, de tendresse et d’affection, et j’ai été à mon tour, dans la vie publique, le témoin du courage stoïque avec lequel ce grand homme savait supporter les infortunes de sa carrière. Mesdemoiselles, c’est une histoire qui vous sera racontée un jour un jour vous apprendrez comme on avait payé, par quelle hostilité, par quelle ingratitude, par quelles injures et par quelles calomnies, les services que cet homme avait rendus à la République et à son pays. Républicain, il avait développé l’enseignement à tous ses degrés, et les grandes lois scolaires de la République portent le nom de Jules Ferry c’est le meilleur hommage que je puisse rendre au plus illustre de mes prédécesseurs au ministère de l’instruction publique. Ce républicain, qui donna à son pays les lois scolaires, fut en même temps un grand Français qui avait la conscience des destinées de son pays. Il fut injurié pour avoir donné à la France le Tonkin et la Tunisie et ces noms, dont je me souviens qu’en 1885 on se servait contre lui comme de basses injures, sont devenus les meilleurs titres de la reconnaissance de tous les Français pour le grand citoyen qui a doté la France de ces pays merveilleux. Et ce défenseur de l’école laïque, ce républicain prévoyant, ce bon Français qui avait connu les défaites de 1870, était en même temps un ardent patriote. Et sans doute vous apprendrez un jour cette phrase admirable dans laquelle il demandait à être enterré dans son pays natal, non loin de cette ligne bleue des Vosges de laquelle montait vers son cœur fidèle la plainte éternelle des vaincus ».
Faisant ensuite l’éloge de l’enseignement secondaire féminin, le ministre introduit dans son improvisation une intéressante déclaration touchant l’esprit de tolérance, et de tolérance respectueuse, qui règne, en effet, dans les lycées déjeunes filles. Il en profite pour rappeler les fanatiques de tous ordres au respect de la liberté d’opinion. L’intolérant n’outrage pas seulement cette liberté, dit M. Barthou il donne un témoignage de faiblesse.
« Celui qui ne peut supporter la contradiction a donc bien peu de confiance dans les opinions qu’il professe, puisqu’il ne veut pas laisser s’exprimer ou se développer les opinions d’autrui. Cette intolérance est exclue des lycées de la République. C’est dans un sentiment de respect de toutes les idées, de toutes les opinions, de toutes les confessions, que sont dirigés, notamment les lycées de jeunes filles ».
Avant de se retirer, le président du Conseil a salue Mme Jules Ferry en ces termes :
« Voulez-vous me permettre, Madame, de vous dire très respectueusement que je souhaite à toutes les jeunes filles qui sont ici de supporter les coups injustes, les vicissitudes de la vie, avec toute l’abnégation, avec toute la dignité, avec toute la simplicité courageuse qui vous caractérisent ».
La visite de l’établissement a terminé, pour les invités, cette cérémonie. On a admiré les larges et gais couloirs, les classes claires, les amphithéâtres si bien disposés, les salles de manipulation et d’enseignement ménager, les terrasses, le jardin. Cette charmante maison n’a plus qu’à faire, à son tour, son bruit de ruche.

1916

Léon Rosenthal, « L’actualité artistique : le lycée Jules-Ferry », L’Humanité, 12 septembre 1916

À l’angle du boulevard de Clichy et de la rue de Douai, s’élève un édifice dont l’aspect original et attrayant s’impose au passant : c’est un lycée de jeunes filles, le lycée Jules-Ferry. De Baudot, dans le livre[1] que j’analysait récemment, en recommande l’examen et nous ne saurions mieux faire que de suivre ce conseil. Le lycée Jules-Ferry, en effet, est une œuvre rationnelle et par là-même, exemplaire. Son architecte, M. Lièvre-Paquet[2], est animé de l’esprit qui dirigeait jadis Train[3] lorsqu’il érigea le collège Chaptal, Vaudremer[4], lorsqu’il fit le lycée Buffon. Comme M. Louis Bonnier[5], dans son groupe scolaire de Grenelle[6] il a, avec un esprit libre, appliqué franchement toutes les ressources que lui fournissait son temps, à la réalisation du programme qui lui était proposé. Il n’a pas fait exclusivement appel au ciment armé, puisque tout le rez-de-chaussée de l’édifice est de pierre et de brique, mais il a usé largement de toutes les facilités que le ciment armé lui donnait. Il ne s’est pas contenté de construire avec logique, il a, dans la conception de l’ensemble comme dans le soin apporté au détail, fait preuve d’un sentiment et d’un goût délicats. Aussi le lycée Jules-Ferry est-il tout à la fois un établissement scolaire parfaitement adapté à sa formation, une œuvre de construction remarquable ou, pour tout dire, une véritable œuvre d’art.

Arrêtons-nous un instant devant l’entrée. Pourquoi cette façade nous frappe-t-elle ? C’est, d’abord parce qu’étroite, pratiquée dans un pan coupé, elle n’en donne pas moins l’impression, d’ampleur. Vous y chercheriez, en vain, colonnes ou pilastres de styles traditionnels. L’acanthe et la volute, l’ove et les rais de cœur, ainsi que tous les autres oripeaux conventionnels ne sont pas, cette fois-ci, sortis du magasin aux accessoires. Vous ne découvrez pas davantage de ces sculptures décoratives qui se plaquent au hasard, sur tant de palais trop vantés. La façade vaut, par elle-même par ses dispositions, par ses proportions. Au rez-de-chaussée, une large baie accueillante encadrée à sa partie supérieure d’une ornementation très étudiée et très sobre. Au-dessus, trois étages où de grandes ouvertures ont été pratiquées, un balcon de ferronnerie au troisième et c’est tout. C’est assez pour constituer un ensemble heureux que la couleur vient animer, car la pierre blanche et les briques roses qui lui succèdent forment une harmonie pénétrante, sans brutalité.

Une corniche très simple souligne l’extrémité supérieure des murs, l’œil n’aperçoit pas de toiture, c’est qu’en effet le ciment armé a permis de supprimer les combles et de couronner l’édifice en terrasse. Pourquoi en effet, les toits aigus sont-ils de tradition sous nos climats ? C’est que, jusqu’à la période contemporaine, l’architecte ne disposait pas d’éléments capables d’éviter, sur une terrasse, l’infiltration des eaux de pluie. Les charpentes, l’ardoise, la tuile ne se prêtaient qu’à des toits inclinés. Le ciment armé permet de couvrir les édifices d’un bouclier plat, relativement léger et complètement étanche. Dans un lycée, De Baudot en fait la remarque, les combles ne sont jamais utilisés, ou s’ils le sont, c’est pour y loger des domestiques dans des conditions insalubres ou pour, y mettre des services forcément mal installés. Donc, M. Paquet a supprimé toute toiture inclinée ou apparente, son lycée s’arrête au-dessus des murs par une ligne horizontale et cela complète l’originalité de l’aspect.

Pénétrons à l’intérieur. Je vous laisse le soin d’admirer les dispositions élégantes ou l’ornementation ingénieuse du vestibule, du hall, du parloir. J’appellerai, simplement, en passant, votre attention sur le parti qui a été tiré de la ferronnerie et de la mosaïque et vous ferai remarquer qu’il n’eût guère été possible de conserver au hall son ampleur sans le diviser par des piliers intermédiaires si le plafond n’en était en ciment armé.

Suivez-moi dans le cabinet de la directrice. Si vous éprouvez une impression d’harmonie, c’est que tout ici, mobilier, disposition des fils électriques, cadre de la cheminée, aussi bien qua la décoration des murailles et la construction de la pièce, est l’œuvre de l’architecte. De là, une unité qui s’impose tout d’abord. À présent, analysez. Le mur est couvert d’un papier-cuir gaufré auquel succède, à deux mètres environ du plancher, une frise décorée d’un pochoir léger. Au-dessus de cette frise, la muraille continue son ascension, nue, blanche elle se relie au plafond sans que rien souligne le passage, et cette disposition donne à l’œil un sentiment de légèreté, d’espace libre. Regardez cette bibliothèque en partie ouverte en partie vitrée, ce meuble, bibliothèque à la fois et carton. Les fils électriques, qu’il était nécessaire de faire courir sur le plafond, ont combiné leurs lignes selon un esprit décoratif. Rien n’a paru indifférent. Des dispositions élémentaires, des formes géométriques combinées avec bonheur, sans rien de rigoureux, donnent du caractère a un ensemble où la fin utile, loin d’être- masquée, est le support naturel de l’art. Vous me direz qu’il est assez ordinaire de voir un architecte donner ses soins aux cabinets directoriaux. Suivez-moi jusqu’au réfectoire. La belle salle, avec ses murailles aux frises sobres et gaies, ses immenses baies par où pénètrent largement la lumière et l’air ! Le sol revêtu de carreaux de céramique aux couleurs joyeuses les tables recouvertes de marbre rouge, les dressoirs, le buffet de bois clair, tout y est accueillant Ouvrez ces tiroirs, voyez les couverts, la vaisselle, les verres et les carafes ont été choisis avec discernement.

Traversons les couloirs ici, pour protéger un mur contre des frottements incessants on l’a, simplement, armé de baguettes demi-cylindriques et celles-ci, convenablement espacées, paraissent uniquement disposées pour nous plaire. Les vestiaires, de petits chefs-d’œuvre. Il fallait que chaque enfant pût accrocher chapeau et manteau, déposer son parapluie, placer des caoutchoucs en hiver et garder quelques livres. L’architecte a tenu compte de tous ces désirs et il a combiné des meubles qui les satisfont tous, qui ne visent qu’à remplir leur fonction modeste et prennent un cachet esthétique de l’évidence de leur utilité. Voulez-vous parcourir les classes claires et lumineuses, voulez-vous visiter le jardin sur lequel s’ouvrent tant de galeries vitrées, les murailles étant réduites aux indispensables ossatures. Partout et dans les laboratoires et dans les cuisines et dans les lavabos, vous retrouverez le même souci réalisé avec la même foi féconde.

Montons enfin sur ces terrasses que le ciment armé, comme je vous l’ai expliqué, a autorisées. Leur mérite n’est pas uniquement négatif. Elles constituent en plein-air, au-dessus des poussières et des relents de la rue, de magnifiques préaux. Des balustrades de fer les entourent et, pour plus de sécurité, des grands caisses, garnies do plantes vertes, interdisent l’approche des balustrades. Ces plantes vertes, on les aperçoit du dehors, on en jouit sur la terrasse et c’est ainsi que l’utile se joint, d’une façon permanente, au décor. Au milieu d’une terrasse, j’aperçois un élégant motif architectural orné, lui aussi, de plantes. Est-il là, uniquement, pour l’œil ? Je m’approche et je découvre qu’il forme coffre pour deux tuyaux de cheminée. Car on se chauffe sous nos climats et l’une des raisons alléguées contre les terrassés a été la laideur des tuyaux de cheminées qui devraient nécessairement y émerger. L’obstacle, on le voit, n’est pas inéluctable.

Ai-je besoin d’insister, avec le citoyen Morvan, sur l’avantage qu’il y a, dans une ville où le terrain est cher et la place réservée aux écoles souvent si étroitement mesurée, à pouvoir augmenter ainsi les espaces destinés aux jeunes ?

Heureuses les fillettes qui grandissent au lycée Jules-Ferry sous la direction bienveillante de Mlle Amieux[7] et de ses collaboratrices. Avec l’instruction et l’éducation que leur dispensent des professeurs d’élite, elles reçoivent, de la maison même qui les abrite, des leçons essentielles. Elles s’habituent à vivre dans un cadre harmonieux. La beauté, sans qu’elles en aient conscience, se fait, pour elles, un besoin impérieux. Devenues femmes, épouses et mères, elles appliqueront, dans leurs demeures, les principes dont elles se seront, à leur insu, imprégnées. Puissent, de toute part, surgir des maisons d’école, des collèges, des lycées, capables de donner un enseignement semblable.

Léon Rosenthal[8]


[1] Anatole de Baudot, L’architecture, le passé, le présent, Paris, Henri Laurens, 1916, p. 149-153.

[2] Pierre Paquet (1875-1959) est ancien élève de l’École des Beaux-Arts, de l’École des Arts décoratifs et fut l’élève d’Émile Vaudremer et de Charles Genuys, architectes diocésains. En 1901, il est reçu au concours des architectes diocésains et chargé des diocèses de Cambrai, Blois puis Bordeaux. À la séparation des Églises et de l’État (1905), il devient architecte en chef des monuments historiques. Architecte du lycée Jules-Ferry (1913), il est également chargé de la restauration de l’hôtel de Cluny, de la Sainte-Chapelle, de l’ancien prieuré Saint-Martin (CNAM) et du Mont Saint-Michel. À partir de 1920, il est inspecteur général des monuments historique.

[3] Eugène Train (1832-1903) est ancien élève de l’École des Beaux-Arts et obtient en 1858 le second grand prix de Rome. Architecte principal de la ville de Paris, il construit le collège Chaptal, le lycée Voltaire et bon nombre d’écoles parisiennes. Charles Genuys fut l’un de ses élèves.

[4] Émile Vaudremer (1829-1914) est ancien élève de l’École des Beaux-Arts, où il fréquente l’atelier de Guillaume Abel Blouet. En 1854, il est lauréat du premier grand prix de Rome. Il est architecte de la ville de Paris, inspecteur général des Bâtiments et membre du Conseil supérieur des prisons et du Conseil des lycées et collèges, architecte diocésain et enseignant aux Beaux-Arts. On lui doit notamment le lycée de garçons de Grenoble (1887), le lycée de jeunes filles de Montauban (1886), le lycée Buffon (1888) et le lycée Molière (1888).

[5] Louis Bonnier (1856-1946), artiste-peintre et architecte, est ancien élève de l’école académique de Lille puis de l’École des Beaux-Arts, où il est l’élève de Constant Moyaux et Louis-Jules André. En 1884, il devient architecte de la ville de Paris puis architecte des Bâtiments civils et Palais nationaux. Chargé du Palais de l’Élysée, il rédige le règlement d’urbanisme de la ville de Paris (1902), dessine le premier plan d’extension de la ville (1912) et fonde l’École supérieure d’art, qui devient, en 1925, l’Institut d’urbanisme de Paris.

[6] Groupe scolaire de la rue Rouelle, Paris 15e.

[7] Anne Amieux (1870-1961) est ancienne élève de l’École normale supérieure secondaire de jeunes filles de Sèvres (1889-1891) et agrégée de mathématiques. Elle enseigne aux lycées Lamartine et Victor-Hugo puis bénéficie en 1905 d’une bourse Albert-Kahn, grâce à laquelle elle se rend en Angleterre, en Écosse et aux États-Unis. En 1913, elle est nommée directrice du lycée Jules-Ferry, qu’elle conduit à travers la Première Guerre mondiale puis, en 1919, directrice de l’ENSJF, fonction qu’elle exerce jusqu’à sa retraite, en 1936.

[8] Léon Rosenthal (1870-1932) est un enseignant, militant et critique d’art. Ancien élève de l’École normale supérieure, agrégé d’histoire, il enseigne dans des lycées des départements avant d’être nommé, en 1906, professeur au lycée Louis-le-Grand. En 1899, il participe à la fondation de l’université populaire de Dijon, se rapproche du mouvement « Le Sillon » et écrit dans L’Humanité entre 1909 et 1918, date à laquelle il rejoint La France Libre, autre quotidien socialiste. En 1924, il devient professeur d’histoire de l’art moderne à l’Université de Lyon et directeur du musée des Beaux-Arts de la ville.

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